Par la fenêtre des arbres
Je l’ai vue...
* Petite maison adossée
Aux murs de la rivière
Tantôt les pieds dans l’eau
Tantôt les pieds sur le sable chaud
On y vient par la mer
On y vient par la terre
Par un petit chemin qui serpente
Entre les herbes les arbres et les fougères
Tant de secrets dans ses pierres
Tant de voix qui sommeillent
Tant d’oiseaux dans le lierre
Qui sur les vieux murs veillent
Tant de feux qui ont brûlé
Dans l’âtre toujours noir de suie
Des parfums de plusieurs vies
Flottent encore dans l’air terni
Dans les murs serrés les uns contre les autres
On peut entendre des murmures
Des rires et des fous rires
Mais aussi de douloureuses fêlures
Dans la petite maison
Adossée aux murs de la rivière
Le temps fait le guet. Inlassablement
Et accompagne du bout des doigts
Tous les rêves de pêcheurs
D’ histoires de vieilles pierres
Qui, comme moi, s’agrippent
A leurs silences pour faire tourner
Les pages insaisissables de leurs vies...
*Petit clin d’œil à Maxime le Forestier (San Francisco)